Pelvoux : Col E par le versant N, couloir Mettrier et traversée par le glacier des violettes (D/IV/1000m)  

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VisuGPX by Skitour


Nico est sur Embrun en ce moment, c'est l'occasion d'aller visiter le glacier noir et sa fameuse ambiance !!!
Ce WE, on voit grand : versant Nord du Col E ou W du Pelvoux, Couloir Mettrier, traversée du Pelvoux... et quitte à passer au pied du couloir Chaud, autant le mettre dans les projets pour le lendemain - si la météo et les conditions le permettent...



Je m'évade donc du boulot vers 16h30, pour une fois ça fait bien plaisir mais le temps gagné est vite perdu dans les bouchons (fichus travaux pour le tour de France).
Je récupère l'ami Nomp à Argentière et on file sur le Pré de Madame Carle.

Gros sandwichs, salade, tomates... et c'est parti. On remonte l'autoroute bétonnée du refuge des écrins que l'on quitte rapidement pour un beau sentier sur la moraine.


Au bout d'une heure quelque chose, on arrive à un bivouac 4 étoiles au Balmes de François Blanc : vue majeur, eau à proximité immédiate, des blocs pour grimper...
Un petit thé et au lit, il est 22h30.


Réveille à 2h30 (on voulait arrivé tôt au col), un petit thé et on décolle... et là, c'est le drame !!!
J'en suis vraiment pas fier mais ça nous a bien fait rire, après coup alors je raconte un peu : dans la nuit noire et obscure, avec la tête encore endormie, on descend de la moraine, prend pied sur la neige (regel médiocre) et on tire "un peu" à droite pour récupérer une trace repérée la nuit. On monte, on monte "c'est vraiment trompeur les distances en montagne, hier on croyait en avoir pour 15 min max"... on monte quand même. Au bout d'une bonne heure (si si !) on se rend à l'évidence, on est pas sur la bonne approche, les silhouettes nous entourant ne sont pas exactement ce qu'on attendait... demi-tour.
Effectivement, 15 min plus tard - avec un peu plus de lumière - on s'aperçoit qu'on est monté au pied du couloir des avalanches. On est vraiment des grosses poires.
A l'instar du butomètre, je propose un fourvoyage-omètre avec F4 : tu te trompe de vallée.
On récupère donc l'itinéraire, une grosse heure et demi de perdue et 300m de dénivelé en plus, ça va se payer ce soir ça. C'était bien la peine de se trimbaler le bivouac. On a croisé une cordée au pied du couloir Dewèze qui a bien due se demander d'où on arrivait :-)

Après toutes ses péripéties, on arrive finalement à l'attaque de notre couloir vers 6h30.


Stratégie bourrine choisie : encordement à 60m, 9 broches glaces et on remonte les 300m séracs, crevasses et murets de glace. C'est assez ludique et ça ressemble au Mur de glace au Gioberney... en un peu plus long.


On remonte ensuite la pente de neige intermédiaire (toujours pas de bon regel) et on arrive à la rimaye. Avec notre petite promenade matinale, on oublie l'idée de sortir au col W.


Après un essaie infructueux sur la gauche (neige complètement molle et ingrimpable), la rimaye se franchie en plein centre, où elle est le plus ouverte mais une goulotte y a fait un petit pont et permet un franchissement aisé.


S'en suit une longue remontée des 300 derniers mètres : tantôt dans la goulotte en neige dur, tantôt à côté dans la neige molle lorsque les mollets chauffent trop. Sur les 100 derniers mètres, on paye vraiment notre petit bonus matinal.


A l'arrivée au col, on quitte le monde austère des face nord pour une douce pente de neige au soleil.
On hésite à se défiler, (il est près de 10h30) et descendre sur le refuge du Pelvoux mais avant de prendre la décision, on mange un bon coup de saucisson - rillettes... bref les trucs pas du tout préconisé d'un point de vu diététique mais qui te remonte le moral à bloc.
"On va voir la gueule du couloir et on avise"
Et au pied du couloir, on ne peut résister : "un couloir sans grande vue mais non sans ambiance" disait Rébuffat. Un peu de rocher en bas, un peu de mixte, de la pente de neige... bref tout y passe avec une certaine ambiance goulotte.
Le Mettrier complète parfaitement le Col E du Pelvoux et lui enlève son caractère quelque peu monotone.


Reste quelques mètres d'arête en neige pourrie : "horaire tardif, t'enfonce jusqu'aux cuisses"


Arrivé au sommet (12h45), le nuages se font un peu plus pressant et nous invitent à ne pas traîner. On attaque donc la traversée/descente tant réputée (redoutée ??) du Pelvoux.

Au début tout va bien et ensuite c'est quand même bien chi***. Rappel, il manque 4m, un peu de descente, re-rappel... re-rappel... Heureusement l'ambiance est là avec le glacier des violettes.


Le couloir Chaud semble en bonnes conditions mais on le juge un peu trop exposé pour nous et on est un peu trop explosé pour y penser sérieusement.


Forcément, alors que j'ai rangé crampons, piolet et baudrier, on s'aperçoit qu'il reste un petit rappel... qu'à cela ne tienne, ça sera à l'ancienne, autour du coup.
Nico plus prudent gardera son baudrier jusqu'à la voiture. La peur d'un nième rappel ou plutôt pour conjuré le sort ??


Le reste n'est pas si pénible : un bon chemin puis une jolie vire (il faut quand même remonter près de 150m) nous mènent au pont du Ban puis au Pré où l'on arrive à 18h.




On déballe tout le bordel, on mange un morceau et il commence à pleuvoir. Tant pis, on se réfugie au bistrot boire une bonne petite Luc Alphand : "quand il pleut trop, va au bistrot !".
Je me sens pas trop motivé pour rentré sur Grenoble ce soir ; direction Embrun pour un lendemain de parfaite farniente.

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